« Porte d’Aubervilliers », c’est le nom du dernier documentaire de la réalisatrice Valérie Jouve que j’ai photographié à l’œuvre, à la demande du Collectif Mu en juin 2020, entre deux confinements. J’ai hâte de découvrir comment il raconte ce bout de quartier longtemps abandonné de Paris.
Le film est sorti, il a été diffusé à la cité de l’agriculture, dans les beaux quartiers. Je ne l’ai pas vu car je n’habite plus à Paris, je sais par contre que ce coin a bien changé, avec la livraison du (fameux) siège social de Chanel (le bâtiment blanc qu’on voit sur les photos) et j’imagine d’autres surprises urbanistiques de choix.
A l’époque, on a marché sur les plats de bandes d’un vendeur de crack, qui avait mis son magasin sur le rond point, dans les herbes hautes. Il ne nous a pas inquiété, Valérie a discuté avec un consommateur, que j’ai trouvé assez effrayant, il avait peur qu’on le film ou le photographie.
J’ai pas pu m’empêcher de penser « qu’est-ce qu’on fout là », tandis qu’il menacait notre matos et que Valérie le calmait. Les autres habitué.e.s du rond point nous ont juste regardé, vaguement, et se sont allongé.e.s dans l’herbe. Il y avait une moto jaune pour enfant garée là. Détonante, elle donnait un côté ludique et glauque à la fois à cet élément central de la circulation, îlot vert entouré de circulation, suspendu, défoncé.
Une fois les prises de vues terminées, on est rentré. Sans encombres. Les images de cette réalité imprimées sur la pellicule, ma carte SD et nos rétines.